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Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/14

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Aussi ne réclama-t-il point les services d’un pilote. Quelques difficiles que fussent les abords de la baie, il y entra hardiment, laissa le fort James à bâbord, la pointe Lobloly à tribord, et vint jeter l’ancre là où les navires trouvent d’excellents mouillages, à la condition de ne pas tirer plus de quatre à cinq mètres.

Au fond de cette baie apparaît la capitale, Saint-John, dont la population compte seize mille habitants. Cette ville, en échiquier, avec ses rues qui se coupent à angle droit, est d’aspect agréable et s’étale en pleine verdure au milieu des magnificences de la zone tropicale.

À peine l’Alert eut-il paru à l’entrée de la baie, qu’une embarcation se détacha de l’appontement du port, et, enlevée par quatre avirons, se dirigea vers le trois-mâts.

Il va sans dire que Harry Markel et ses compagnons éprouvèrent en ce moment de nouvelles inquiétudes, assez justifiées en somme. Ne pouvaient-ils craindre que la police anglaise eût été mise au courant de ce sanglant drame dont l’Alert avait été le théâtre dans l’anse Farmar, que d’autres cadavres eussent été découverts, peut-être