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Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/166

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nuit que s’accomplirait ce massacre… Les victimes seraient frappées en plein sommeil. Quant à implorer la pitié de ces misérables, inutile !… Il n’y en avait aucune à attendre.

Ainsi tout aurait réussi à cet audacieux malfaiteur. Ses projets se seraient réalisés jusqu’au bout. Il aurait eu raison contre les hésitations de John Carpenter et de quelques autres. La navigation à travers les Antilles ne les avait pas trahis, et cette relâche à la Barbade leur valait une somme de sept mille livres, sans parler de la prime accordée par Mrs Kethlen Seymour.

Le marin embarqué sur l’Alert s’appelait Will Mitz. Il n’était âgé que de vingt-cinq ans, — à peine cinq années de plus que Roger Hinsdale, Louis Clodion et Albertus Leuwen.

Will Mitz, de taille moyenne, vigoureux, bien découplé, agile et souple comme l’exige le métier de gabier, offrait tous les caractères de l’honnêteté et de la franchise. C’était aussi un garçon serviable, de bonnes mœurs, d’une conduite irréprochable, très pénétré de sentiments religieux. Jamais il n’avait encouru une punition, et nul ne montrait