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Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/188

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hors de vue, et cette pêche fait bien des victimes.

— Est-elle avantageuse ?… dit Niels Harboe.

— Oui et non, répondit Will Mitz. L’habileté, c’est bien, mais la chance, c’est mieux, et, trop de fois, il arrive qu’une campagne finisse sans qu’il ait été possible d’amarrer une baleine ! »

Au surplus, celles qui venaient d’être signalées soufflaient à trois milles au moins de l’Alert, et il fut impossible de les approcher de plus près, au vif regret des passagers. Même en se couvrant de toile, le trois-mâts n’aurait pu les gagner en vitesse. Elles filaient vers l’est avec tant de rapidité, qu’une pirogue aurait eu grand-peine à les rejoindre.

À mesure que le soleil s’abaissait sur l’horizon, la brise tendait à calmir.

Les nuages du couchant, épais et livides, restaient immobiles. Si le vent se levait de ce côté, ce serait un vent d’orage qui ne durerait pas. À l’opposé s’accumulaient de grosses vapeurs montant jusqu’au zénith, qui rendraient la nuit très obscure.

Il était même à craindre que le ciel s’illu-