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Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/214

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la reprise du vent. En ce cas, le bâtiment eût fait route vers l’ouest, tandis que l’Alert aurait marché vers l’est. Dans ce cas, le jour venu, l’embarcation serait exposée à tous les dangers, sans eau et sans vivres, sur cette mer déserte.

Cependant Hubert Perkins recommanda à chacun d’emporter son petit sac aux guinées. Si, à l’aube, l’Alert avait disparu, cette somme de sept mille livres qui aurait échappé à la bande servirait au rapatriement des fugitifs.

Le moment était venu.

Louis Clodion alla se poster contre la cabine et s’assura que rien n’avait troublé le sommeil d’Harry Markel. En même temps, par la porte ouverte de la dunette, il observait le matelot de quart sur le gaillard d’avant.

Will Mitz, se penchant en dehors de l’une des fenêtres du carré, saisit l’amarre et attira le canot sous la voûte d’arrière.

La brume paraissait s’être encore épaissie. À peine distinguait-on l’embarcation. On n’entendait que le petit clapotis léchant le doublage de l’Alert.

Un à un, et sans trop de peine, les jeunes