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Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/250

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qu’il ne lui restait aucune chance de salut… Il ne pourrait délivrer ses compagnons et redevenir une seconde fois maître à bord…

Les panneaux et le poste solidement fermés, il n’existait point d’autre communication entre le pont et la cale. Quant à percer la coque au-dessus de la flottaison, attaquer l’épais bordé et la solide membrure, ou trouer le pont, comment le faire sans outils ?… Et puis, ce travail ne se fût pas exécuté sans attirer l’attention… En vain même les prisonniers essaieraient-ils de s’introduire dans la partie arrière du navire, en défonçant la cloison étanche de la cambuse à laquelle on n’accédait que par un panneau en avant de la dunette… D’autre part, si les passagers n’avaient à leur disposition que les réserves de cette cambuse, elles leur suffiraient pendant huit à dix jours, ainsi que l’eau douce contenue dans les barils du pont. Or, avant quarante-huit heures, même par brise moyenne, l’Alert aurait atteint une des îles de l’archipel.

Cependant le temps ne se déclarait pas, et si l’autre navire avait pu faire route vers l’ouest, c’est qu’il se trouvait plus au nord, là où les alizés avaient repris dès le lever du jour.