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Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/280

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que l’ouragan emporte. Le petit hunier venait d’être arraché de sa vergue et il n’en restait plus que les ralingues.

L’Alert était pour ainsi dire à sec de toile et, sa barre n’ayant plus d’action, devenu le jouet des vents et de la mer, il fut déhalé vers l’est avec une épouvantable vitesse.

L’aube revenue, à quelle distance l’Alert se trouvait-il des Antilles ?… Depuis qu’il avait été obligé de fuir, n’était-ce pas à plusieurs centaines de milles qu’il fallait évaluer cette distance ?… Et, en admettant que le vent repassât dans l’est, que l’on pût installer des voiles de rechange, combien de jours faudrait-il pour la regagner ?…

Cependant la tempête parut diminuer. Le vent ne tarda pas à changer avec cette brusquerie si fréquente dans les parages des Tropiques.

Will Mitz fut tout d’abord frappé de l’état du ciel. Durant les dernières heures, l’horizon de l’est s’était dégagé des énormes nuages qui l’obstruaient depuis la veille.

Louis Clodion et ses camarades reparurent sur le pont. Il semblait que cette tempête allait prendre fin. La mer était extrêmement dure, il est vrai, et une journée suffirait à peine à