Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/30

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— Il n’y est pas, vous dis-je, ou plutôt il n’y est plus…

— Lui est-il arrivé quelque malheur ?…

— Il était malade au moment de partir, et a dû débarquer. »

Corty ne put qu’admirer la présence d’esprit de son chef. Mais, si le matelot du Flag eût connu le capitaine Paxton, les choses auraient sans doute mal tourné pour Harry Markel et ses compagnons.

Le matelot n’ajouta donc rien, si ce n’est : « Merci, capitaine ! » et il redescendit dans le canot, très chagriné de n’avoir pas rencontré son camarade.

Et, lorsqu’il fut au large :

« Décidément, s’écria Corty, c’est un jeu trop périlleux que nous jouons là !…

— Possible, mais qui en vaut la peine !

— N’importe !… De par tous les diables, Harry, il me tarde d’être en plein Atlantique !… Là, pas d’indiscret à craindre…

— Cela viendra, Corty… Demain l’Alert reprendra la mer…

— Pour ?…

— Pour la Guadeloupe, et, en somme, une colonie française est moins dangereuse pour nous qu’une colonie anglaise ! »