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Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/318

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dangers et s’en fût tiré avec tant de bonheur ! Mais ce que se disait cet excellent homme, c’est qu’il ne se risquerait plus jamais à braver les périls d’une traversée ! Il n’en sortirait peut-être pas si heureusement, non bis in idem, et Mrs Patterson admit sans conteste cet axiome de jurisprudence.

Lorsque M. Patterson déposa entre les mains de Mrs Patterson la prime de sept cents livres touchée à la Barbade, il ne put que lui exprimer son vif regret de n’y pas joindre le fameux trigonocéphale, présentement englouti dans les sombres abîmes de l’océan Atlantique. Quel bon effet ce serpent eût produit, sinon dans le salon de l’économat, du moins dans le cabinet d’histoire naturelle d’Antilian School !…

Et alors M. Patterson d’ajouter :

« Il ne nous reste plus maintenant qu’à prévenir le révérend Finbook, de la paroisse d’Oxford-street… »

Mrs Patterson ne put réprimer un sourire, et dit simplement :

« C’est inutile, mon ami…

— Comment… inutile ! » s’écria M. Patterson au comble de la surprise, et aussi de la stupéfaction.