Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/89

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contrariés par les règlements militaires qu’à Fort-de-France, qui, avec les forts du Tribut et du Mouillage, puissamment armés, assure la défense de l’île[1].

Neuf heures du matin sonnaient, lorsque l’Alert vint jeter l’ancre dans la baie circulaire où s’ouvre le port. Au fond, la ville, qu’une petite rivière guéable divise en deux parties, est abritée contre les vents de l’est par une haute montagne.

Élisée Reclus rapporte volontiers ce que l’historien Dutertre a dit de Saint-Pierre, « une de ces villes que l’étranger n’oublie point. La façon d’être du pays est si agréable, la température si bonne, et l’on y vit dans une liberté si honnête que je n’ai pas vu un seul homme ni une seule femme, qui, après en être revenus, n’aient eu une grande passion d’y retourner ».

  1. Il convient de rappeler ici le désastre qui, quelques années plus tard, allait frapper la Martinique, dans la matinée du 8 mai 1902 ; tremblement de terre et éruptions ont détruit une partie de l'île. Saint-Pierre, située à vingt-deux kilomètres de Fort-de-France, fut ravagée par les vapeurs et les cendres que vomissait le cratère de la montagne Pelée. Des milliers d'habitants périrent par l'asphyxie due à l'inhalation de l'air chaud. D'ailleurs, l'île ne fut ravagée que du côté faisant face à la Mer des Caraïbes, qui est franchement volcanique.