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Page:Verne - César Cascabel, 1890.djvu/296

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les îles liakhoff.

— Et je la remercie, Cornélia, je la remercie du fond du cœur ! Il m’est pourtant bien permis de maudire le diable, qui nous a jetés entre les griffes de ces gueux-là !… Ils ressemblent plutôt à des bêtes qu’à des créatures humaines ! »

Et il avait raison, M. Cascabel, mais Cornélia n’avait pas tort. Pas un des hôtes de la Belle-Roulotte ne manquait à l’appel. Tels ils avaient quitté Port-Clarence, tels ils se retrouvaient dans ce village de Tourkef.

« Oui… au fond d’un trou de putois ou de taupes ! murmura M. Cascabel. Une fosse, dont des ours un peu bien léchés ne voudraient pas pour leur tanière !

— Tiens… et Clou ? » s’écria Sandre.

Au fait, qu’était-il devenu, ce brave garçon ? On l’avait laissé à la garde de la Belle-Roulotte. Avait-il, au risque de sa vie, essayé de défendre le bien de son maître ?… Était-il maintenant au pouvoir de ces sauvages ?

Et, après que Sandre eut rappelé Clou-de-Girofle au souvenir de la famille :

« Et Jako !… dit Cornélia.

— Et John Bull !… dit Napoléone.

— Et nos chiens ?… » ajouta Jean.

Il va de soi que les inquiétudes se portaient principalement sur Clou-de-Girofle. Le singe, le perroquet, Wagram et Marengo ne venaient qu’en seconde ligne.

En ce moment, un tumulte se fit entendre au-dehors. C’était un mélange d’objurgations, auxquelles se joignaient les aboiements des deux chiens. Presque aussitôt, l’orifice qui donnait accès dans l’excavation s’ouvrit brusquement. Wagram et Marengo firent irruption, et, après eux, parut Clou-de-Girofle.

« Me voici, monsieur patron, s’écria le pauvre diable, à moins que ce ne soit pas moi… car je ne sais plus où j’en suis !

— Tu es précisément où nous en sommes ! répliqua M. Cascabel, en lui tendant la main.