Page:Verne - Cinq Semaines en ballon.djvu/209

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Au bout d’une heure et demie, la distance qui le séparait de l’île se trouvait fort diminuée.

Mais à mesure qu’il s’approchait de terre, une pensée d’abord fugitive, tenace alors, s’empara de son esprit. Il savait que les rives du lac sont hantées par d’énormes alligators, et il connaissait la voracité de ces animaux.

Quelle que fût sa manie de trouver tout naturel en ce monde, le digne garçon se sentait invinciblement ému ; il craignait que la chair blanche ne fût particulièrement du goût des crocodiles, et il ne s’avança donc qu’avec une extrême précaution, l’œil aux aguets. Il n’était plus qu’à une centaine de brasses d’un rivage ombragé d’arbres verts, quand une