Page:Verne - Cinq Semaines en ballon.djvu/34

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— Vous ne voudrez pas lui faire cette peine.

— Je la lui ferai.

— Bon ! fit Joe en riant, vous parlez ainsi parce qu’il n’est pas là ; mais quand il vous dira face à face : « Dick (sauf votre respect), Dick, j’ai besoin de connaître exactement ton poids », vous irez, je vous en réponds.

— Je n’irai pas. »

En ce moment le docteur rentra dans son cabinet de travail où se tenait cette conversation ; il regarda Kennedy, qui ne se sentit pas trop à son aise.

« Dick, dit le docteur, viens avec Joe ; j’ai besoin de savoir ce que vous pesez tous les deux.

— Mais…

— Tu pourras garder ton chapeau sur ta tête. Viens. »

Et Kennedy y alla.

Ils se rendirent tous les trois à l’atelier de MM. Mittchell, où l’une de ces balances dites romaines avait été préparée. Il fallait effectivement que le docteur connût le poids de ses compagnons pour établir l’équilibre de son aérostat. Il fit donc monter Dick sur la plate-forme de la balance ; celui-ci, sans faire de résistance, disait à mi-voix :

« C’est bon ! c’est bon ! cela n’engage à rien.

— Cent cinquante-trois livres, dit le docteur, en inscrivant ce nombre sur son carnet.

— Suis-je trop lourd ?

— Mais non, monsieur Kennedy, répliqua Joe ; d’ailleurs, je suis léger, cela fera compensation. »