n’ayons pas affaire à ce Ki-Tsang… Cela vaudra mieux dans l’intérêt des voyageurs…
— Mais non du voyage, major. »
Nous revenons alors vers la gare. L’arrêt à Douchak doit encore se prolonger pendant une demi-heure. En me promenant sur le quai, j’observe une manœuvre qui va modifier la composition de notre train.
Un nouveau fourgon est arrivé de Téhéran par cet embranchement de Meschhed, qui met la capitale de la Perse en communication avec le Transcaspien.
Ce fourgon, fermé et plombé, est accompagné d’une escouade de six agents, de nationalité persane, lesquels semblent avoir pour consigne de ne jamais le perdre de vue.
Je ne sais si cela tient à la disposition de mon esprit, il me semble que ce wagon a quelque chose de particulier, de mystérieux, et, comme le major m’a quitté, je m’adresse à Popof qui surveille la manœuvre.
« Popof, où va ce fourgon ?
— À Pékin, monsieur Bombarnac.
— Et que transporte-t-il ?
— Ce qu’il transporte ?… Un grand personnage.
— Un grand personnage ?
— Cela vous étonne ?
— En effet… dans ce fourgon…
— Si c’est son idée.
— Eh bien, Popof, vous me préviendrez, quand il descendra, ce grand personnage !
— Il ne descendra pas.
— Pourquoi ?…
— Parce qu’il est mort.
— Mort ?…
— Oui, et c’est son corps que l’on ramène à Pékin, où il sera enterré avec tous les honneurs qui lui sont dus. »
Enfin, nous avons donc un personnage important dans notre train