Page:Verne - Claudius Bombarnac.djvu/110

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Monsieur Fulk est allé jeter un coup d’œil sur ses colis », me répond-elle.

Ah ! elle en est déjà à « monsieur Fulk », en attendant, sans douter Fulk tout court !

C’est à l’arrière du second wagon que le seigneur Faruskiar et Ghangir se sont cantonnés depuis le départ. Seuls en ce moment, ils s’entretiennent à voix basse.

En revenant, je rencontre Fulk Ephrinell, qui va rejoindre sa compagne de voyage. Il me serre « yankeement » la main. Je lui dis que miss Horatia Bluett m’a donné de ses nouvelles.

« Oh ! fait-il, quelle femme d’ordre, quelle négociante hors ligne !… Une de ces Anglaises…

— Qui sont dignes d’être américaines ! ai-je ajouté.

Wait a bit ! » réplique-t-il en souriant d’un air on ne peut plus significatif.

Au moment de sortir, je m’aperçois que les deux Célestes doivent être déjà au dining-car. Le bouquin du docteur Tio-King est resté sur une tablette du wagon.

Je ne crois pas qu’il soit indiscret à un reporter de prendre ce bouquin, de l’ouvrir, d’en lire le titre, qui est ainsi conçu :

De la vie sobre et réglée,
ou l’art de vivre longtemps
dans une parfaite santé.
Traduit de l’italien de
Louis Cornaro, noble Vénitien.
Augmenté de la manière de corriger un mauvais tempérament,
de jouir d’une félicité parfaite jusqu’à l’âge le plus avancé,
et de ne mourir que par la consommation de l’humide radical
usé par une extrême vieillesse.
Salerne
MDCCLXXXII