Page:Verne - Claudius Bombarnac.djvu/235

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— Dans une certaine mesure, monsieur Bombarnac !… »

Dans une certaine mesure ?… Diable, il est difficile, le major Noltitz !

Mais allons au plus pressé et comptons nos victimes.

Il y a, de notre côté, trois morts y compris l’officier chinois, plus une douzaine de blessés, dont quatre grièvement, les autres assez légèrement, pour qu’ils puissent continuer le voyage jusqu’à Pékin. Popof s’en tire avec une éraflure, M. Caterna avec une égratignure que Mme Caterna veut panser elle-même.

Le major a fait transporter les blessés dans les wagons, et il leur donne tous les soins que permettent les circonstances. Le docteur Tio-King a offert ses services, mais on paraît lui préférer un médecin de l’armée russe, et je le comprends. Quant à ceux de nos compagnons qui ont succombé, il est convenu qu’ils seront ramenés à la prochaine station, où on leur rendra les suprêmes devoirs.

En ce qui concerne les bandits, ils ont abandonné leurs morts. Nous les recouvrirons d’un peu de sable, et tout sera dit.

Au point de la ligne où il s’est arrêté, le train se trouve à une distance à peu près égale de Tcharkalyk et de Tchertchen, les deux seules stations où il soit possible de se procurer des secours. Le malheur, c’est qu’elles ne sont plus en communication télégraphique, Ki-Tsang ayant abattu les poteaux en même temps qu’il enlevait les rails.

Donc la discussion sur le meilleur parti qu’il convenait de prendre n’a pas été de longue durée.

Et, tout d’abord, puisque la locomotive est sortie des derniers rails, il s’agit de l’y remettre ; puis, la voie étant interrompue, le plus simple sera de rebrousser le train jusqu’à Tchertchen, où il attendra que les ouvriers de la Compagnie aient rétabli la circulation, laquelle, avant quarante-huit heures, pourra être reprise dans les conditions normales.

On se met à l’œuvre sans perdre un instant. Les voyageurs ne demandent qu’à venir en aide à Popof et aux agents qui ont à leur