il attend une réponse pour savoir s’il doit le diriger sur Pékin ou le garder provisoirement à Lan-Tchéou.
— Cela ne saurait nous retarder ?…
— Je ne le pense pas.
— Alors en route », dis-je à mes compagnons. Mais, si la question du trésor impérial nous laisse indifférents, il ne paraît pas en être ainsi du seigneur Faruskiar. Et cependant, que ce wagon parte ou ne parte pas, qu’il reste accroché à notre train ou qu’on l’en décroche, en quoi cela peut-il l’intéresser ? Toutefois, Ghangir et lui semblent très contrariés, bien qu’ils cherchent à n’en rien laisser voir, tandis que les Mongols, prononçant quelques mots à voix basse, jettent au gouverneur de Lan-Tchéou des regards peu sympathiques.
En ce moment, le gouverneur vient d’être mis au courant de ce qui s’est passé pendant l’attaque du train, de la part que notre héros a prise à la défense du trésor impérial, du courage avec lequel il s’est battu, comment il a délivré le pays de ce terrible Ki-Tsang. Et alors, en termes louangeurs que Pan-Chao s’empresse de nous traduire, il remercie le seigneur Faruskiar, il le complimente, il lui fait entendre que le Fils du Ciel saura reconnaître ses services…
L’administrateur du Grand-Transasiatique l’écoute de cet air tranquille qui le caractérise, non sans quelque impatience, je le vois très clairement. Peut-être se sent-il supérieur aux éloges comme aux récompenses, même quand ils viennent de si haut. Je reconnais là toute la fierté mongole.
Mais ne nous attardons pas. Que le wagon au trésor continue ou ne continue pas sur Pékin, peu nous importe ! Ce qui est intéressant, c’est de visiter Lan-Tchéou.
Quoique nous l’ayons fait sommairement, il m’en est resté un souvenir assez net.
Et d’abord, il existe une ville extérieure et une ville intérieure. Pas de ruines, cette fois. Cité bien vivace, population très fourmillante et très active, familiarisée par le chemin de fer avec la pré-