Ce qu’ils disent, le voici !… Ces demandes et ces réponses, échangées entre le seigneur Faruskiar et ses compagnons, je n’en perds pas un mot.
« Quand serons-nous à l’embranchement ?…
— Dans quelques minutes.
— Est-on sûr que Kardek soit à l’aiguille ?…
— Oui, puisque cela est convenu. »
Qu’est-ce qui est convenu, et quel peut être ce Kardek dont ils parlent ?…
La conversation reprend :
« Il faudra attendre que nous ayons aperçu le signal, dit le seigneur Faruskiar.
— N’est-ce pas un feu vert ? demande Ghangir.
— Oui… il indiquera que l’aiguille est faite. »
Je ne sais plus si j’ai toute ma raison… L’aiguille faite ?… Quelle aiguille ?…
Une demi-minute s’écoule… Ne conviendrait-il pas de prévenir Popof ?… Oui… il le faut…
J’allais me diriger vers l’arrière du fourgon, lorsqu’une exclamation me retient.
« Le signal… voici le signal ! s’est écrié Ghangir.
— Et maintenant le train est lancé sur la ligne de Nanking ! » réplique le seigneur Faruskiar.
Sur la ligne de Nanking !… Mais alors nous sommes perdus… À cinq kilomètres d’ici se trouve le viaduc de Tjou en construction, et c’est vers un abîme que le train se précipite…
Décidément le major Noltitz ne s’était pas trompé sur le compte du seigneur Faruskiar… Je comprends le projet de ces misérables… L’administrateur du Grand-Transasiatique n’est qu’un malfaiteur de la pire espèce… Il n’a accepté les offres de la Compagnie que pour attendre l’occasion de préparer quelque bon coup… L’occasion s’est présentée avec les millions du Fils du Ciel… Oui ! toute cette abominable machination m’est révélée maintenant… Si Faruskiar a défendu