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Page:Verne - Claudius Bombarnac.djvu/273

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il se précipite vers la porte du fourgon, et grimpe sur le tender, en me répétant :

« Venez… venez !… »

Je ne sais comment cela s’est fait, mais, en un instant, je me suis trouvé près de lui sur la plate-forme de la locomotive… les pieds dans le sang, — le sang du chauffeur et du mécanicien, qui ont été précipités sur la voie…

Quant à Faruskiar et à ses complices, ils ne sont plus là !

Mais, avant de s’enfuir, l’un d’eux a desserré les freins, largement ouvert les valves d’introduction de vapeur, chargé le foyer de combustible, et, maintenant, le train est lancé avec une vitesse effroyable…

En quelques minutes, il aura atteint le viaduc de Tjou…

Kinko, énergique et résolu, n’a rien perdu de son sang-froid. Mais en vain essaie-t-il de manœuvrer la manette, de contre-battre la vapeur, d’enrayer la marche en serrant les freins… Il ne sait comment fonctionnent ces robinets et ces leviers…

« Il faut prévenir Popof !… m’écriai-je.

— Et que ferait-il ?… Non ! il n’y a plus qu’un moyen…

— Lequel ?…

— Activer le feu, répond Kinko d’une voix calme, charger les soupapes, faire sauter la locomotive… »

Est-ce donc le seul moyen — moyen désespéré — d’arrêter le train, avant qu’il ait atteint le viaduc ?…

Kinko vient d’enfourner des pelletées de charbon sur la grille du foyer. Il se produit un tirage excessif qui appelle des masses d’air à travers la fournaise, la pression monte, la vapeur fuit par les soupapes au milieu des sifflements des joints, des ronflements de la chaudière, des hurlements de la machine… La vitesse s’accélère et doit dépasser cent kilomètres…

« Allez, me crie Kinko, et que tout le monde se réfugie dans les derniers wagons…

— Et vous, Kinko ?…