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deux ans de vacances.

— Allons où il veut nous mener ! » répondit Doniphan, en faisant signe à Wilcox et à Service de le suivre.

Dix pas plus loin, Phann vint se dresser devant un amas de broussailles et d’arbustes, dont les branches s’enchevêtraient à la base même de la falaise.

Briant s’avança pour voir si cet amas ne cachait pas le cadavre d’un animal ou même celui d’un homme, sur la piste duquel Phann serait tombé… Et voilà qu’en écartant les broussailles, il aperçut une étroite ouverture.

« Y a-t-il donc là une caverne ? s’écria-t-il en reculant de quelques pas.

— C’est probable, répondit Doniphan. Mais qu’y a-t-il dans cette caverne.

— Nous le saurons ! » dit Briant.

Et, avec sa hache, il se mit à tailler largement dans les branchages qui obstruaient l’orifice. Cependant, en prêtant l’oreille, on n’entendait aucun bruit suspect.

Aussi Service se disposait-il à se glisser par l’orifice qui avait été rapidement dégagé, lorsque Briant lui dit :

« Voyons d’abord ce que Phann va faire ! »

Le chien laissait toujours échapper de sourds aboiements qui n’étaient pas faits pour rassurer.

Et pourtant, si un être vivant eût été caché dans cette caverne, il en fût déjà sorti !…

Il fallait savoir à quoi s’en tenir. Toutefois, comme il se pouvait que l’atmosphère fût viciée à l’intérieur de la caverne, Briant lança à travers l’ouverture une poignée d’herbes sèches qu’il venait d’allumer. Ces herbes, en s’éparpillant sur le sol, brûlèrent vivement, preuve que l’air était respirable.

« Entrons-nous ?… demanda Wilcox.

— Oui, répondit Doniphan.

— Attendez au moins que nous y voyions clair ! » dit Briant.

Et, ayant coupé une branche résineuse à l’un des pins qui pous-