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deux ans de vacances.

Doniphan ! Ainsi la mer entourait de toute part ce prétendu continent… C’était une île, et voilà pourquoi François Baudoin n’avait pu en sortir !

Il était aisé de voir, sur cette carte, que les contours généraux de l’île avaient été reproduits assez exactement. Assurément, les longueurs n’avaient dû être relevées qu’à l’estime, par le temps employé à les parcourir et non par des mesures de triangulation ; mais, à en juger d’après ce que Briant et Doniphan connaissaient déjà de la partie comprise entre Sloughi-bay et le lac, les erreurs ne pouvaient être importantes.

Il était démontré, en outre, que le naufragé avait parcouru toute son île, puisqu’il en avait noté les principaux détails géographiques, et, sans doute, l’ajoupa comme la chaussée du creek devaient être son ouvrage.

Voici les dispositions que présentait l’île, telle que l’avait dessinée François Baudoin :

Elle était de forme oblongue et ressemblait à un énorme papillon, aux ailes déployées. Rétrécie dans sa partie centrale entre Sloughi-bay et une autre baie qui se creusait à l’est, elle en présentait une troisième beaucoup plus ouverte dans sa partie méridionale. Au milieu d’un cadre de vastes forêts se développait le lac, long de dix-huit milles environ et large de cinq – dimensions assez considérables pour que Briant, Doniphan, Service et Wilcox, arrivés sur son bord occidental, n’eussent rien aperçu des rives du nord, du sud et de l’est. C’est ce qui expliquait comment, au premier abord, ils l’avaient pris pour une mer. Plusieurs rios sortaient de ce lac, et, notamment, celui qui, coulant devant la caverne, allait se jeter dans Sloughi-bay près du campement.

La seule hauteur un peu importante de cette île paraissait être la falaise, obliquement disposée depuis le promontoire, au nord de la baie, jusqu’à la rive droite du rio. Quant à sa région septentrionale, la carte l’indiquait comme étant aride et sablonneuse, tandis qu’au-delà du rio se développait un immense marécage, qui s’allongeait