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deux ans de vacances.

— Non, frère, je n’ai rien ! »

Toujours la même réponse qui ne pouvait suffire à Briant, très résolu à tirer les choses au clair – fût-ce au prix d’une scène avec le jeune entêté.

Cependant il n’y avait pas une heure à perdre, si l’on voulait passer cette nuit à French-den.

Premièrement, il s’agissait de faire visiter la caverne à ceux qui ne la connaissaient pas. Aussi, dès que le radeau eut été solidement amarré à la rive, au milieu d’un remous, en dehors du courant du rio, Briant pria-t-il ses camarades de l’accompagner. Le mousse s’était muni d’un fanal de bord, dont la flamme, très accrue par la puissance de ses lentilles, donnait une vive lumière.

On procéda au dégagement de l’orifice. Tels les branchages avaient été disposés par Briant et Doniphan, tels ils furent retrouvés. Donc, aucun être humain, aucun animal, n’avaient essayé de pénétrer dans French-den.

Après avoir écarté les branchages, tous se glissèrent par l’étroite ouverture. À la clarté du fanal, la caverne s’éclaira infiniment mieux qu’elle n’avait pu faire à la lueur des branches résineuses ou des grossières chandelles du naufragé.

« Eh ! nous serons à l’étroit ici ! fit observer Baxter, qui venait de mesurer la profondeur de la caverne.

— Bah ! s’écria Garnett ! En mettant les couchettes les unes sur les autres, comme dans une cabine…

— À quoi bon ? répliqua Wilcox. Il suffira de les ranger en ordre sur le sol…

— Et, alors, il ne nous restera plus de place pour aller et venir, répliqua Webb.

— Eh bien ! on n’ira pas et on ne viendra pas, voilà tout ! répondit Briant. As-tu mieux à nous offrir, Webb ?

— Non, mais…

— Mais, riposta Service, l’important, c’était d’avoir un abri suffi-