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deux ans de vacances.

nement essayé de les rassurer, Briant les obligea à regagner leurs couchettes, et, s’ils finirent par s’endormir, ce ne fut que très tard. Et encore rêvèrent-ils de fantômes, de spectres, d’êtres surnaturels, qui hantaient les profondeurs de la falaise – bref, les angoisses du cauchemar.

Gordon et les autres, eux, continuèrent à s’entretenir à voix basse de cet étrange phénomène. À plusieurs reprises, ils purent constater qu’il ne cessait de se reproduire, et que Phann persistait à manifester une étrange irritation.

Enfin, la fatigue l’emportant, tous allèrent se coucher, à l’exception de Briant et de Moko. Puis, un profond silence régna jusqu’au jour à l’intérieur de French-den.

Le lendemain, chacun fut sur pied de bonne heure. Baxter et Doniphan rampèrent jusqu’au fond du boyau… Aucun bruit ne se faisait entendre. Le chien, allant et venant sans montrer d’inquiétude, ne cherchait plus à s’élancer contre la paroi comme il l’avait fait la veille.

« Remettons-nous au travail, dit Briant.

— Oui, répondit Baxter. Il sera toujours temps de s’arrêter, s’il survient quelque bruit suspect.

— Ne serait-il pas possible, fit alors observer Doniphan, que ce grondement fût tout simplement celui d’une source qui passerait en bouillonnant à travers le massif ?

— On l’entendrait encore, fit observer Wilcox, et on ne l’entend plus !

— C’est juste, répondit Gordon, et je croirais plutôt que cela provient du vent qui doit s’engouffrer par quelque fissure à la crête de la falaise…

— Montons sur le plateau, dit Service, et là nous découvrirons peut-être… »

La proposition fut acceptée.

À une cinquantaine de pas en redescendant la berge, un sentier sinueux permettait d’atteindre l’arête supérieure du massif. En