Aller au contenu

Page:Verne - Deux Ans de vacances, Hetzel, 1909.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
15
deux ans de vacances.

d’enfants qui se traînèrent à l’arrière du yacht. Les plus petits, à la vue des lames que le bas-fond rendait plus redoutables, poussèrent des cris d’épouvante…

Un peu avant six heures du matin, le Sloughi était arrivé à l’accore des brisants.

« Tenez-vous bien !… Tenez-vous bien ! » cria Briant.

Et, à demi dépouillé de ses vêtements, il se tint prêt à porter secours à ceux que le ressac entraînerait, car, certainement, le yacht allait être roulé sur les récifs.

Soudain une première secousse se fit sentir. Le Sloughi venait de talonner par l’arrière ; mais, bien que toute sa coque en eût été ébranlée, l’eau ne pénétra pas à travers le bordage.

Soulevé par une seconde lame, il fut porté d’une cinquantaine de pieds en avant, sans même avoir effleuré les roches, dont les pointes perçaient en mille places. Puis, incliné sur bâbord, il demeura immobile au milieu des bouillonnements du ressac.

S’il n’était plus en pleine mer, il était encore à un quart de mille de la grève.