celui-là comme du premier. Malgré le bon vouloir de Service, qui s’y entêta encore, on n’en put rien faire.
Il va sans dire que jusqu’au moment où le hangar fut achevé, le guanaque et la vigogne avaient été rentrés chaque soir dans Store-room. Cris de chacals, glapissements de renards, rugissements de fauves, éclataient trop près de French-den pour qu’il fût prudent de laisser ces bêtes au-dehors.
Cependant, tandis que Garnett et Service s’occupaient plus spécialement de l’entretien des animaux, Wilcox et quelques-uns de ses camarades ne cessaient de préparer pièges et collets qu’ils allaient quotidiennement visiter. En outre, il y eut encore de la besogne pour deux des petits, Iverson et Jenkins. En effet, les outardes, les poules faisanes, les pintades, les tinamous, nécessitèrent l’aménagement d’une basse-cour que Gordon fit disposer dans un coin de l’enclos, et c’est à ces enfants qu’échut la tâche d’en prendre soin – ce qu’ils firent avec beaucoup de zèle.
On le voit, Moko avait maintenant à sa disposition non seulement le lait des vigognes mais aussi les œufs de la gent emplumée. Et certainement, il eût maintes fois confectionné quelque entremets de sa façon, si Gordon ne lui eût recommandé d’économiser le sucre. Ce n’était que les dimanches et certains jours de fête que l’on voyait apparaître sur la table un plat extraordinaire, dont Dole et Costar se régalaient à pleine bouche.
Pourtant, s’il était impossible de fabriquer du sucre, ne pouvait-on trouver une matière propre à le remplacer ? Service – ses Robinsons à la main – soutenait qu’il n’y avait qu’à chercher. Gordon chercha donc, et il finit par découvrir, au milieu des fourrés de Traps-woods, un groupe d’arbres qui, trois mois plus tard, aux premiers jours de l’automne, allaient se couvrir d’un feuillage pourpre du plus bel effet.
« Ce sont des érables, dit-il, des arbres à sucre !
— Des arbres en sucre ! s’écria Costar.
— Non, gourmand ! répondit Gordon. J’ai dit : à sucre ! Ainsi, rentre ta langue ! »