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deux ans de vacances.

— Tu es injuste, Doniphan, injuste pour Briant, injuste aussi pour moi ! »

Doniphan n’insista plus et rejoignit ses amis Wilcox, Cross et Webb, près desquels il put, tout à son aise, épancher sa mauvaise humeur.

Lorsque le mousse apprit qu’il allait momentanément échanger ses fonctions de maître-coq pour celles de patron de la yole, il ne cacha pas son contentement. L’idée de partir avec Briant doublait encore pour lui le plaisir. Quant à son remplaçant devant le fourneau de Store-room, ce serait naturellement Service, qui se réjouit à l’idée de pouvoir fricoter à sa fantaisie, sans être assisté de qui que ce soit. En ce qui concerne Jacques, cela sembla lui convenir d’accompagner son frère et de quitter French-den durant quelques jours.

La yole fut aussitôt mise en état. Elle gréait une petite voile latine, que Moko envergua et roula le long du mât. Deux fusils, trois revolvers, des munitions en quantité suffisante, trois couvertures de voyage, des provisions liquides et solides, des capotes cirées en cas de pluie, deux avirons avec une paire de rechange, tel était le matériel nécessaire à une expédition dont la durée serait courte, – sans oublier la copie qui avait été faite de la carte du naufragé, et à laquelle de nouveaux noms seraient ajoutés au fur et à mesure des découvertes.

Le 4 février, vers huit heures du matin, après avoir pris congé de leurs camarades, Briant, Jacques et Moko s’embarquèrent à la digue du rio Zealand. Il faisait un joli temps, – une légère brise du sud-ouest. La voile fut hissée, et Moko, placé à l’arrière, saisit la barre, laissant à Briant le soin de tenir l’écoute. Quoique la surface du lac fût à peine ridée de souffles intermittents, la yole sentit plus vivement l’effet de la brise, lorsqu’elle se trouva un peu au large. Sa vitesse s’accéléra. Une demi-heure plus tard, Gordon et les autres, en observation sur la rive de Sport-terrace, n’apercevaient plus qu’un point noir qui allait bientôt disparaître.