discussion dans laquelle Briant et Doniphan furent encore aux prises.
En effet, Doniphan, Wilcox, Webb et Cross, après s’être emparés de la yole, se préparaient à la lancer par-dessus bord, lorsque Briant vint à eux.
« Que voulez-vous faire ?… demanda-t-il.
— Ce qui nous convient !… répondit Wilcox.
— Vous embarquer dans ce canot ?…
— Oui, répliqua Doniphan, et ce ne sera pas toi qui nous en empêcheras !
— Ce sera moi, reprit Briant, moi et tous ceux que tu veux abandonner !…
— Abandonner ?… Où vois-tu cela ? répondit Doniphan avec hauteur. Je ne veux abandonner personne, entends-tu !… Une fois à la grève, l’un de nous ramènera la yole…
— Et si elle ne peut revenir, s’écria Briant qui ne se contenait pas sans peine, et si elle se crève sur ces roches…
— Embarquons !… Embarquons ! » répondit Webb, qui venait de repousser Briant.
Puis, aidé de Wilcox et de Cross, il souleva l’embarcation afin de l’envoyer à la mer.
Briant la saisit par un de ses bouts.
« Vous n’embarquerez pas ! dit-il.
— C’est ce que nous verrons ! répondit Doniphan.
— Vous n’embarquerez pas ! répéta Briant, bien décidé à résister dans l’intérêt commun. La yole doit être réservée d’abord aux plus petits, s’il reste trop d’eau à mer basse pour que l’on puisse gagner la grève…
— Laisse-nous tranquille ! s’écria Doniphan que la colère emportait. Je te le répète, Briant, ce n’est pas toi qui nous empêcheras de faire ce que nous voulons !
— Et je te répète, s’écria Briant, que ce sera moi, Doniphan ! »
Les deux jeunes garçons étaient prêts à s’élancer l’un sur l’autre.