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Page:Verne - Deux Ans de vacances, Hetzel, 1909.djvu/409

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deux ans de vacances.

n’était pas très endommagée. Si notre Sloughi n’eût pas été plus maltraité, après son échouage, nous serions venus à bout de le mettre en état de naviguer ! »

Cependant, si Walston n’était point parti, il n’était pas probable que son intention fût de se fixer sur l’île Chairman, car il aurait déjà fait quelques excursions à l’intérieur, et French-den eût certainement reçu sa visite.

Et, à ce propos, Briant parla de ce qu’il avait observé, pendant son ascension, relativement aux terres qui devaient exister à une distance assez rapprochée dans l’est.

« Vous ne l’avez point oublié, dit-il, lors de notre expédition à l’embouchure de l’East-river, j’avais entrevu une tache blanchâtre, un peu au-dessus de l’horizon, et dont je ne savais comment expliquer la présence…

— Pourtant, Wilcox et moi, nous n’avons rien découvert de semblable, répondit Doniphan, bien que nous ayons cherché à retrouver cette tache…

— Moko l’avait aussi distinctement aperçue que moi, répondit Briant.

— Soit ! Cela peut-être ! répliqua Doniphan. Mais qui te donne à croire, Briant, que nous soyons à proximité d’un continent ou d’un groupe d’îles ?

— Le voici, dit Briant. Hier, pendant que j’observais l’horizon dans cette direction, j’ai distingué une lueur, très visible en dehors des limites de la côte, et ne pouvant provenir que d’un volcan en éruption. J’en conclus donc qu’il existe une terre voisine dans ces parages ! Or, les matelots du Severn ne doivent pas l’ignorer, et ils feront tout pour l’atteindre…

— Ce n’est pas douteux ! répondit Baxter. Que gagneraient-ils à rester ici ? Évidemment, puisque nous ne sommes point délivrés de leur présence, cela tient à ce qu’ils n’ont pas encore pu radouber leur chaloupe ! »

Ce que Briant venait de faire connaître à ses camarades avait une importance extrême. Cela leur donnait la certitude que l’île Chairman