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deux ans de vacances.

IV

Première exploration du littoral. – Briant et Gordon à travers le bois. – Vaine tentative pour découvrir une grotte. – Inventaire du matériel. – Provisions, armes, vêtements, literie, ustensiles, outils, instruments. – Premier déjeuner. – Première nuit.


La côte était déserte, ainsi que l’avait reconnu Briant lorsqu’il était en observation sur les barres du mât de misaine. Depuis une heure, le schooner gisait sur la grève dans sa souille de sable, et aucun indigène n’avait encore été signalé. Ni sous les arbres qui se massaient en avant de la falaise, ni près des bords du rio, empli par les eaux de la marée montante, on ne voyait une maison, une cabane, une hutte. Pas même d’empreinte de pied humain à la surface de la grève, que les relais de mer bordaient d’un long cordon de varechs. À l’embouchure de la petite rivière, aucune embarcation de pêche. Enfin, nulle fumée se contournant dans l’air sur tout le périmètre de la baie compris entre les deux promontoires du sud et du nord.

En premier lieu, Briant et Gordon eurent la pensée de s’enfoncer à travers les groupes d’arbres, afin d’atteindre la falaise pour la gravir, si c’était possible.

« Nous voilà à terre, c’est déjà quelque chose ! dit Gordon. Mais quelle est cette terre, qui semble inhabitée…

— L’important est qu’elle ne soit pas inhabitable, répondit Briant. Nous avons des provisions et des munitions pour quelque temps !… Il ne nous manque qu’un abri, et il faut en trouver un… au moins pour les petits… Eux avant tout !

— Oui !… tu as raison !… répondit Gordon.

— Quant à savoir où nous sommes, reprit Briant, il sera temps de s’en occuper, lorsque nous aurons pourvu au plus pressé ! Si c’est