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deux ans de vacances.

parfois une petite pluie fine. Si le vent ne montrait pas de tendance à fraîchir, les vapeurs qui embrumaient l’horizon eussent rendu inutile la reconnaissance projetée.

Ces quelques jours ne furent point perdus. On les employa à divers travaux. Briant s’occupait des jeunes enfants sur lesquels il veillait sans cesse, comme si c’eût été un besoin de sa nature de se dépenser en affection paternelle. Sa préoccupation constante était qu’ils fussent aussi bien soignés que le permettaient les circonstances. C’est pourquoi, la température tendant à baisser, il les obligea à mettre des vêtements plus chauds en leur ajustant ceux qui se trouvaient dans les coffres des matelots. Il y eut là un ouvrage de tailleur où les ciseaux travaillèrent plus que l’aiguille, et pour lequel Moko, qui savait coudre, en sa qualité de mousse à tout faire, se montra très ingénieux. Dire que Costar, Dole, Jenkins, Iverson, furent élégamment vêtus avec ces pantalons et ces vareuses trop larges, mais rognés à bonne longueur de bras et de jambes, non, en vérité. Peu importait ! Ils seraient à même de se changer, et ils furent promptement faits à leur accoutrement.

D’ailleurs, on ne les laissait point oisifs. Sous la conduite de Garnett ou de Baxter, ils allaient le plus souvent récolter des coquillages à mer basse, ou pêcher avec des filets ou des lignes dans le lit du rio. Amusement pour eux, et profit pour tout le monde. Ainsi occupés d’un travail qui leur plaisait, ils ne songeaient guère à cette situation dont ils n’auraient pu comprendre la gravité. Sans doute, le souvenir de leurs parents les attristait, comme il attristait leurs camarades. Mais la pensée qu’ils ne les reverraient jamais peut-être ne pouvait leur venir !

Quant à Gordon et à Briant, ils ne quittaient guère le Sloughi dont ils s’étaient attribué l’entretien. Service y restait quelquefois avec eux, et, toujours jovial, se montrait aussi très utile. Il aimait Briant et n’avait jamais fait partie de ceux de ses camarades qui frayaient plutôt avec Doniphan. Aussi Briant ressentait-il pour lui beaucoup d’affection.