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deux ans de vacances.

fourmillait un nombre prodigieux de petits poissons que l’on pouvait prendre à la main.

Il fallait entendre les mille exclamations de ces jeunes pêcheurs, lorsqu’ils halaient leurs filets ou leurs lignes sur la lisière du banc de récifs !

« J’en ai !… J’en ai de magnifiques ! s’écriait Jenkins. Oh ! qu’ils sont gros !

— Et les miens… plus gros que les tiens ! s’écriait Iverson, qui appelait Dole à son secours.

— Ils vont nous échapper ! » s’écriait Costar.

Et alors on venait à leur aide.

« Tenez bon !… Tenez bon !… répétaient Garnett ou Service, en allant de l’un à l’autre, et surtout, relevez vite vos filets !

— Mais, je ne peux pas !… Je ne peux pas !… » répétait Costar que la charge entraînait malgré lui.

Et tous, réunissant leurs efforts, parvenaient à ramener les filets sur le sable. Il n’était que temps, car, au milieu des eaux claires, il y avait nombre de ces hyxines, féroces lamproies qui ont vite fait de dévorer le poisson pris dans les mailles. Bien que l’on en perdît beaucoup de cette façon, le reste suffisait amplement aux besoins de la table. Les merluches, principalement, fournissaient une chair excellente, soit qu’on les mangeât fraîches, soit qu’elles fussent conservées dans le sel.

Quant à la pêche à l’embouchure du rio, elle ne donnait guère que de médiocres spécimens de « galaxias », sortes de goujons, dont Moko était réduit à faire des fritures.

Le 27 mars, une capture plus importante donna lieu à un incident assez comique.

Pendant l’après-midi, la pluie ayant cessé, les petits étaient allés du côté du rio avec leur attirail de pêche.

Soudain leurs cris retentirent – des cris de joie, il est vrai – et pourtant, ils appelaient à leur secours.

Gordon, Briant, Service et Moko, occupés à bord du schooner, ces-