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face au drapeau.

En ce moment, le soleil, à son déclin, n’envoie plus que des rayons obliques à la surface de l’Océan… Il doit être environ six heures du soir… Je consulte ma montre… Oui, six heures et treize minutes.

Voici ce qui s’est passé pendant cette nuit du 17 juin.

J’attendais, comme je l’ai dit, que s’ouvrît la porte du compartiment, bien décidé à ne point succomber au sommeil. Je ne doutais pas qu’il fît jour alors, et la journée s’avançait, et personne ne venait. Des provisions qui avaient été mises à ma disposition, il ne restait plus rien. Je commençais à souffrir de la faim, sinon de la soif, ayant conservé un peu d’ale.

Dès mon réveil, certains frémissements de la coque m’avaient donné à penser que le bâtiment s’était remis en marche, après avoir stationné depuis la veille, — probablement dans quelque crique déserte de la côte, puisque je n’avais rien ressenti des secousses qui accompagnent l’opération du mouillage.

Il était donc six heures, lorsque des pas ont résonné derrière la cloison métallique du compartiment. Allait-on entrer ?… Oui… Un grincement