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face au drapeau.

auraient dû l’être, si la goélette n’eût été soumise qu’à leur seule action. Toutefois elles n’en aident pas moins la marche, grâce à la fraîche brise, qui s’est régulièrement établie.

Le ciel est beau, les nuages de l’ouest se dissipent dès qu’ils atteignent les hauteurs du zénith, et la mer resplendit sous l’averse des rayons solaires.

Ma préoccupation est alors de relever, dans la mesure du possible, la route que nous suivons. J’ai assez voyagé sur mer pour savoir évaluer la vitesse d’un bâtiment. À mon avis, celle de l’Ebba doit être comprise entre dix et onze milles. Quant à la direction, elle est toujours la même, et il m’est facile de le vérifier, en m’approchant de l’habitacle placé devant l’homme de barre. Si l’avant de l’Ebba est interdit au gardien Gaydon, il n’en est pas ainsi de l’arrière. À maintes reprises j’ai pu jeter un rapide regard sur la boussole, dont l’aiguille marque invariablement l’est, ou, avec plus d’exactitude, l’est-sud-est.

Voici donc dans quelles conditions nous naviguons à travers cette partie de l’océan Atlantique, limitée au couchant par le littoral des États-Unis d’Amérique.