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face au drapeau.

— Oui… à bord de la goélette… en attendant que nous soyons arrivés…

— Où ?…

— Où nous serons demain dans l’après-midi », me répond le comte d’Artigas.

Demain… pensai-je. Il ne s’agit donc pas d’atteindre la côte d’Afrique, ni même l’archipel des Açores ?… Subsisterait alors l’hypothèse que l’Ebba va relâcher aux Bermudes…

Le comte d’Artigas allait mettre le pied sur la première marche du capot, lorsque je l’interpelle à mon tour.

« Monsieur, dis-je, je veux savoir… j’ai le droit de savoir où je vais… et…

— Ici, gardien Gaydon, vous n’avez aucun droit. Bornez-vous à répondre, lorsqu’on vous interroge.

— Je proteste…

— Protestez », me réplique ce personnage impérieux et hautain, dont l’œil me lance un mauvais regard.

Et, descendant par le capot du rouf, il me laisse en présence de l’ingénieur Serkö.

« À votre place, je me résignerais, gardien Gaydon… dit celui-ci en souriant. Quand on est pris dans un engrenage…