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deux jours de navigation.

Avant de m’endormir, j’avais constaté qu’elle venait de s’arrêter. En cet instant, je constate qu’elle ne s’est pas remise en marche.

J’attends donc qu’il me soit permis de remonter sur le pont. La porte de ma cabine est toujours fermée en dehors, je viens de m’en assurer. Que l’on m’empêche d’en sortir, lorsqu’il fera grand jour, cela me paraît improbable.

Une heure s’écoule. La clarté matinale pénètre par le hublot. Je regarde au travers… Un léger brouillard couvre l’Océan, mais il ne tardera pas à se fondre sous les premiers rayons solaires.

Comme ma vue peut s’étendre à la portée d’un demi-mille, si le trois-mâts n’est pas visible, cela doit tenir à ce qu’il stationne par bâbord de l’Ebba, du côté que je ne puis apercevoir.

Voici qu’un bruit de grincement se fait entendre, et la clé joue dans la serrure. Je pousse la porte qui est ouverte, je gravis l’échelle de fer, je mets le pied sur le pont, au moment où les hommes referment le panneau de l’avant.

Je cherche le comte d’Artigas des yeux… Il n’est pas là et n’a point quitté sa cabine.

Le capitaine Spade et l’ingénieur Serkö surveillent