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back-cup.

que sa bizarre structure s’était offerte à mes yeux.

Non ! je le répète, cela n’aurait pas été pour plaire au comte d’Artigas que le gardien Gaydon eût reconnu cet îlot, en admettant que l’Ebba y dût relâcher, — ce qui, faute de port, me paraissait inadmissible.

À mesure que la goélette se rapproche, j’observe Back-Cup, où, depuis leur départ, aucun Bermudien n’a voulu retourner. Ce lieu de pêche est actuellement délaissé, et je ne puis m’expliquer que l’Ebba y vienne en relâche.

Peut-être, après tout, le comte d’Artigas et ses compagnons n’ont-ils pas l’intention de débarquer sur le littoral de Back-Cup ? Même au cas où la goélette eût trouvé un abri temporaire entre les roches au fond d’une étroite crique, quelle apparence qu’un riche yachtman ait eu la pensée d’établir sa résidence sur ce cône aride, exposé aux terribles tempêtes de l’Ouest-Atlantique ? Vivre en cet endroit, cela est bon pour de rustiques pêcheurs, non pour le comte d’Artigas, l’ingénieur Serkö, le capitaine Spade et son équipage.

Back-Cup n’est plus qu’à un demi-mille, il n’a rien de l’aspect que présentent les autres îles de