Page:Verne - Face au drapeau, Hetzel, 1915.djvu/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

258
face au drapeau.

Voici comment on opère avec cette substance, dont la force brisante dépasse tout ce qu’on a inventé jusqu’à ce jour :

Un trou, long de cinq centimètres sur une section de dix millimètres, est préalablement percé en sens oblique dans la roche. Quelques grammes de l’explosif y sont introduits, et il n’est même pas nécessaire d’obstruer le trou au moyen d’une bourre.

Alors intervient Thomas Roch. Sa main tient un petit étui de verre, contenant un liquide bleuâtre, d’apparence huileuse, et très prompt à se coaguler dès qu’il subit le contact de l’air. Il en verse une goutte à l’orifice du trou, puis se retire sans trop de hâte. Il faut, en effet, un certain temps, — trente-cinq secondes environ, — pour que la combinaison du déflagrateur et de l’explosif se produise. Et alors, quand elle est faite, la puissance de désagrégement est telle, — j’y insiste, — qu’on peut la croire illimitée, — et, en tout cas, des milliers de fois supérieure à celle des centaines d’explosifs actuellement connus.

Dans ces conditions, on le conçoit, le percement de cette épaisse et dure paroi sera achevé en une huitaine de jours.