Page:Verne - Face au drapeau, Hetzel, 1915.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

52
face au drapeau.

l’entendre affirmer à Gaydon que la nuit se passerait sans autre alerte, et qu’il n’aurait pas à intervenir une seconde fois.

Puis, cela dit, le médecin se dirigea vers la porte, laquelle, on ne l’a point oublié, s’ouvrait près de cette fenêtre devant laquelle attendaient le capitaine Spade et ses hommes. S’ils ne se cachaient pas, s’ils ne se blottissaient pas derrière les massifs voisins du pavillon, ils pouvaient être aperçus, non seulement du docteur, mais du gardien qui se disposait à le reconduire au-dehors.

Avant que tous deux eussent apparu sur le perron, le capitaine Spade fit un signe, et les matelots se dispersèrent, tandis que lui s’affalait au pied du mur.

Très heureusement, la lampe était restée dans la chambre et il n’y avait point risque d’être trahis par un jet de lumière.

Au moment de prendre congé de Gaydon, le médecin, s’arrêtant sur la première marche, dit :

« Voilà une des plus rudes attaques que notre malade ait subies !… Il n’en faudrait pas deux ou trois de ce genre pour qu’il perdît le peu de raison qui lui reste !