Page:Verne - Hector Servadac, Tome 1.pdf/125

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pait cet îlot, cette tombe maintenant isolée au milieu de la mer, la page à laquelle le lecteur du livre s’était arrêté, tout lui apprit en quel lieu se trouvaient ses compagnons et lui.

« Le tombeau de saint Louis, messieurs, » dit-il.

C’était là, en effet, que le roi de France était venu mourir. C’était là que, depuis plus de six siècles, des mains françaises entouraient son tombeau d’un culte pieux.

Le capitaine Servadac s’inclina devant la tombe vénérée, et ses deux compagnons l’imitèrent respectueusement.

Cette lampe, brûlant sur le tombeau d’un saint, était peut-être le seul phare qui éclairât maintenant les flots de la Méditerranée, et encore allait-il bientôt s’éteindre !

Les trois explorateurs quittèrent alors le marabout, puis le rocher désert. Le canot les ramena à bord, et la Dobryna, remettant le cap au sud, perdit bientôt de vue le tombeau du roi Louis IX, seul point de la province tunisienne qu’eût épargné l’inexplicable catastrophe.