Page:Verne - Hector Servadac, Tome 1.pdf/127

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

trième parallèle, qui aurait dû traverser en cet endroit le golfe de Gabès.

Aucune trace ne restait de l’estuaire sur lequel s’amorçait, six semaines auparavant, le canal de la mer saharienne, et la surface liquide s’étendait à perte de vue dans l’ouest.

Cependant, ce jour-là, 11 février, le cri de : « Terre ! » retentit enfin dans les barres de la goëlette, et une côte apparut là où, géographiquement, on ne devait pas encore la rencontrer.

En effet, cette côte ne pouvait être le littoral tripolitain, qui est généralement bas, sablonneux, difficile à relever d’une grande distance. En outre, ce littoral ne devait être situé que deux degrés plus au sud.

Or, la nouvelle terre, très-accidentée, s’étendait largement de l’ouest à l’est et fermait tout l’horizon méridional. À gauche, elle coupait en deux parties le golfe de Gabès et ne permettait plus d’apercevoir l’île de Djerba, qui en formait la pointe extrême.

Cette terre fut soigneusement portée sur les cartes du bord, et on put en conclure que la mer saharienne avait été en partie comblée par l’apparition d’un continent nouveau.

« Ainsi donc, fit observer le capitaine Servadac, après avoir jusqu’ici sillonné la Méditerranée là où était autrefois le continent, voici que nous rencontrons le continent là où devrait être la Méditerranée !

— Et sur ces parages, ajouta le lieutenant Procope,