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riode des froids, le sol resterait improductif, et la récolte des fourrages, destinés à la nourriture des animaux domestiques, ne pourrait pas être renouvelée. Il y aurait donc quelques mesures à prendre, et si l’on arrivait à calculer la durée du mouvement de translation de Gallia autour du centre attractif, il conviendrait de limiter proportionnellement à la période hivernale le nombre des animaux à conserver.

Quant à la population actuelle de Gallia, elle comprenait, sans compter les treize Anglais de Gibraltar, dont il ne fallait pas s’inquiéter pour le moment, huit Russes, deux Français et une petite Italienne. C’étaient donc onze habitants que devait nourrir l’île Gourbi.

Mais, après que ce chiffre eut été établi par Hector Servadac, ne voilà-t-il pas Ben-Zouf de s’écrier :

« Ah ! mais non, mon capitaine. Fâché de vous contredire ! Cela ne fait pas le compte !

— Que veux-tu dire ?

— Je veux dire, que nous sommes vingt-deux habitants !

— Sur l’île ?

— Sur l’île.

— T’expliqueras-tu, Ben-Zouf ?

— C’est que je n’ai pas encore eu le temps de vous prévenir, mon capitaine. Pendant votre absence, il nous est venu du monde à dîner !

— Du monde à dîner !

— Oui, oui… Mais, au fait, venez, ajouta Ben-Zouf,