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taire. Puis, laissant le comte Timascheff et Ben-Zouf sur le rivage, le lieutenant Procope et lui s’embarquèrent dans le canot de la Hansa et accostèrent la boutique flottante.

La tartane était en parfait état, et, par conséquent, sa cargaison ne devait avoir aucunement souffert. C’est ce qu’il fut facile de constater. Il y avait là dans la cale de la Hansa, des pains de sucre par centaines, des caisses de thé, des sacs de café, des boucauts de tabac, des pipes d’eau-de-vie, des tonneaux de vin, des barils de harengs secs, des rouleaux d’étoffes, des pièces de coton, des vêtements de laine, un assortiment de bottes à tous pieds et de bonnets a toutes têtes, des outils, des ustensiles de ménage, des articles de faïencerie et de poterie, des rames de papier, des bouteilles d’encre, des paquets d’allumettes, des centaines de kilos de sel, de poivre et autres condiments, un stock de gros fromages de Hollande, et jusqu’à une collection d’almanachs du Double-Liégeois, — le tout atteignant une valeur de plus de cent mille francs. La tartane, quelques jours avant la catastrophe, avait précisément renouvelé sa cargaison à Marseille, dans le but de l’écouler depuis Ceuta jusqu’à la régence de Tripoli, c’est-à-dire partout où Isac Hakhabut, retors et madré, trouvait à faire des marchés d’or.

« Une riche mine pour nous, que cette superbe cargaison ! dit le capitaine Servadac.