et ses deux hôtes gisaient sans mouvement sous le chaume affaissé.
Ce fut deux heures seulement après la catastrophe, que le capitaine Servadac reprit connaissance, Il eut tout d’abord quelque peine à rassembler ses souvenirs, mais les premiers mots qu’il prononça — cela ne surprendra personne — furent les derniers de ce fameux rondeau, qui avaient été si extraordinairement coupés sur ses lèvres :
Et pour…
Puis aussitôt : « Ah çà, dit-il, qu’est-il-arrivé ? »
À cette demande qu’il s’adressa, il lui était assez difficile de répondre. Soulevant alors le bras, il parvint à défoncer la couverture de paille, et sa tête apparut hors du chaume.
Le capitaine Servadac regarda d’abord autour de lui.
« Le gourbi par terre ! s’écria-t-il. C’est quelque trombe qui aura passé sur le littoral ! »
Il se tâta. Pas une luxation, pas même une égratignure.
« Mordioux ! et mon brosseur ! »
Il se releva. Puis :
« Ben-Zouf ! » cria-t-il.
À la voix du capitaine Servadac, une seconde tête fit sa trouée à travers le chaume.
« Présent ! » répondit Ben-Zouf.