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sauté à l’ancien ouest. Le soleil se levait toujours sur son nouvel horizon et se couchait à l’opposé avec une exactitude remarquable. Les jours et les nuits étaient mathématiquement de six heures, — d’où cette conséquence que le soleil ne s’écartait point du nouvel équateur, dont le cercle passait par l’île Gourbi.

En même temps, la température s’accroissait d’une manière continue. Le capitaine Servadac interrogeait plusieurs fois par jour le thermomètre, suspendu dans sa chambre, et, le 15 janvier, il constata que cet instrument marquait, à l’ombre, cinquante degrés centigrades.

Il va sans dire que, si le gourbi ne s’était pas encore relevé de ses ruines, le capitaine Servadac et Ben-Zouf avaient confortablement approprié la principale chambre du poste. Après les avoir mieux abrités contre les pluies diluviennes des premiers jours, ces murs de pierre les préservaient mieux aussi des ardeurs du jour. La chaleur commençait à devenir insoutenable, d’autant plus qu’aucun nuage ne tempérait l’ardeur du soleil, et jamais ni le Sénégal, ni les parties équatoriales de l’Afrique n’avaient reçu pareilles averses de feu. Si cette température se maintenait, toute végétation serait inévitablement brûlée sur l’île.

Fidèle à ses principes, Ben-Zouf ne voulait point paraître surpris d’éprouver cette température anormale ; mais la sueur qui l’inondait protestait pour lui. Il n’avait pas voulu, d’ailleurs, et malgré les recomman-