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Ces officiers écoutèrent gravement la demande que leur fit Hector Servadac de lui servir de témoins dans l’affaire en question, mais ils ne laissèrent pas de sourire légèrement, lorsque leur ami donna pour le véritable prétexte de cette rencontre une simple discussion musicale intervenue entre lui et le comte Timascheff.

« Peut-être pourrait-on arranger cela ? fit observer le commandant du 2e tirailleurs.

— Il ne faut même pas l’essayer, répondit Hector Servadac.

— Quelques modestes concessions !… reprit alors le capitaine du 8e d’artillerie.

— Aucune concession n’est possible entre Wagner et Rossini, répondit sérieusement l’officier d’état-major. C’est tout l’un ou tout l’autre. Rossini, d’ailleurs, est l’offensé dans l’affaire. Ce fou de Wagner a écrit de lui des choses absurdes, et je veux venger Rossini.

— Au surplus, dit alors le commandant, un coup d’épée n’est pas toujours mortel !

— Surtout lorsqu’on est bien décidé, comme moi, à ne point le recevoir, » répliqua le capitaine Servadac.

Sur cette réponse, les deux officiers n’eurent plus qu’à se rendre à l’État-Major, où ils devaient rencontrer, à deux heures précises, les témoins du comte Timascheff.

Qu’il soit permis d’ajouter que le commandant du 2e tirailleurs et le capitaine du 8e d’artillerie ne furent