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soixante et un millions de lieues, et, jusqu’au 1er  novembre, ils allaient progressivement se rapprocher l’un de l’autre.

N’y avait-il pas là un danger ? À circuler si près de Jupiter, Gallia ne risquait-elle pas gros jeu ? Le pouvoir attractif de la planète, dont la masse était si considérable par rapport à la sienne, ne pouvait-il pas exercer sur elle une désastreuse influence ? Certainement, en calculant la durée de la révolution de Gallia, le professeur avait tenu exactement compte des perturbations que devaient lui faire subir non-seulement Jupiter, mais aussi Saturne et Mars. Mais s’il s’était trompé sur la valeur de ces perturbations, si sa comète éprouvait des retards plus importants qu’il ne pensait ! Si même le terrible Jupiter, cet éternel séducteur de comètes !…

Enfin, ainsi que l’expliqua le lieutenant Procope, si les calculs de l’astronome étaient erronés, un quadruple danger menaçait Gallia.

1o Ou Gallia, irrésistiblement attirée par Jupiter, tomberait à sa surface et s’y anéantirait,

2o Ou, captée seulement, elle passerait à l’état de satellite, peut-être même de sous-satellite.

3o Ou, déviée de sa trajectoire, elle suivrait une nouvelle orbite qui ne la ramènerait pas à l’écliptique.

4o Ou, retardée, si peu que ce fût, par l’astre troublant, elle arriverait trop tard sur l’écliptique pour y retrouver la terre.