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Pas une vapeur, ni à l’horizon, ni au zénith, pas un souffle d’air. Les dernières empreintes de pas laissées sur la grève étaient là aussi nettes qu’au premier jour.

Un seul aspect du littoral s’était modifié. C’était le promontoire rocheux qui couvrait la crique. En cet endroit, le mouvement ascensionnel des couches de glace avait continué. Elles s’élevaient alors à plus de cent cinquante pieds Là, à cette hauteur, apparaissaient la goëlette et la tartane, complètement inaccessibles. Leur chute, au dégel, était certaine, leur bris inévitable. Aucun moyen n’existait de les sauver.

Fort heureusement, Isac Hakhabut, qui n’abandonnait jamais sa boutique dans les profondeurs du mont, n’accompagnait pas le capitaine Servadac pendant cette promenade à la grève.

« S’il eût été là, dit Ben-Zouf, quels cris de paon le vieux coquin eût poussés ! Or, pousser des cris de paon et ne pas en avoir la queue, c’est sans compensation ! »

Deux mois de plus, juillet et août, rapprochèrent Gallia à cent soixante-quatre millions de lieues du soleil. Pendant les courtes nuits, le froid était encore extraordinairement vif ; mais, pendant le jour, le soleil, en parcourant l’équateur de Gallia qui traversait la Terre-Chaude, émettait une chaleur assez appréciable et relevait la température d’une vingtaine de degrés. Les Galliens venaient donc quotidiennement se refaire à ces rayons vivifiants, et, en cela, ils