— Réponds, ou je ferme la boutique ! »
Isac savait bien qu’il ne fallait pas plaisanter avec Ben-Zouf.
« Allons… j’achèterai, dit-il.
— Bon.
— Mais à quel prix ?
— Le prix auquel tu as vendu. On ne t’écorchera pas ! Ta peau n’en vaut pas la peine ! »
Isac Hakhabut avait mis la main à la poche et y faisait remuer quelques pièces d’argent.
Le professeur était de plus en plus attentif et semblait guetter les paroles à la bouche d’Isac.
« Combien, dit celui-ci, me ferez-vous payer une livre de café ?
— Dix francs, répondit Ben-Zouf. C’est le prix courant à la Terre-Chaude. Mais qu’est-ce que cela peut te faire, puisque, après notre retour à la terre, l’or n’aura plus de valeur.
— L’or ne plus avoir de valeur ! répondit Isac. Est-ce, que cela peut arriver, monsieur Ben-Zouf ?
— Tu le verras.
— L’Éternel me vienne en aide ! Dix francs, une livre de café.
— Dix francs. Est-ce fini ? »
Isac Hakhabut tira alors une pièce d’or, il la regarda à la lumière de la lampe, il la baisa presque du bout des lèvres.