Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/234

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ou plutôt à patins. La distance était considérable, — cent lieues environ. Pouvait-on tenter de la franchir dans ces conditions ?

Le capitaine Servadac s’offrit à cette tâche. Vingt-cinq à trente lieues par jour, soit environ deux lieues à l’heure, cela n’était pas pour embarrasser un homme rompu à l’exercice du patinage. En huit jours, il pouvait donc être revenu à la Terre-Chaude, après avoir visité Gibraltar. Une boussole pour se diriger, une certaine quantité de viande froide, un petit réchaud à esprit-de-vin pour faire du café, il n’en demandait pas davantage, et cette entreprise, un peu hasardée, allait bien à son esprit aventureux.

Le comte Timascheff, le lieutenant Procope insistèrent ou pour partir à sa place, ou pour l’accompagner. Mais le capitaine Servadac les remercia. En cas de malheur, il fallait que le comte et le lieutenant fussent à la Terre-Chaude. Sans eux, que deviendraient leurs compagnons au moment du retour ?

Le comte Timascheff dut céder. Le capitaine Servadac ne voulut accepter qu’un seul compagnon, son fidèle Ben-Zouf. Il lui demanda donc si la chose lui allait.

« Si ça me va, nom d’une butte ! s’écria Ben-Zouf. Si ça me va, mon capitaine ! Une pareille occasion de se dégourdir les jambes ! Et puis, croyez-vous que je vous aurais laissé partir seul ! »

Le départ fut décidé pour le lendemain 2 novem-