Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/242

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faisant jouer le télégraphe, ils restaient en communication constante.

Il faut même ajouter que le brigadier Murphy et le major Oliphant n’avaient point interrompu leur partie d’échecs. Leurs coups longuement préparés, ils se les transmettaient par le télégraphe.

En cela, les deux honorables officiers imitaient ces deux sociétés américaines qui, en 1846, malgré pluie et tempête, jouèrent « télégraphiquement » une célèbre partie d’échecs entre Washington et Baltimore.

Inutile d’ajouter qu’entre le brigadier Murphy et le major Oliphant, il s’agissait toujours de la même partie commencée lors de la visite du capitaine Servadac à Gibraltar.

Cependant, le major attendait froidement ce que les deux étrangers voulaient de lui.

« Le major Oliphant, je crois ? dit le capitaine Servadac en saluant.

— Le major Oliphant, gouverneur de Ceuta, répondit l’officier, qui ajouta : À qui ai-je l’honneur de parler ?

— Au capitaine Servadac, gouverneur général de la Terre-Chaude.

— Ah ! fort bien, répondit le major.

— Monsieur, reprit alors Hector Servadac, voulez-vous me permettre d’être légèrement surpris de vous voir installé en qualité de commandant sur ce qui reste d’une ancienne propriété de l’Espagne ?