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Les grandes lignes du disque se distinguaient nettement alors, et trois cris échappèrent au lieutenant Procope, au comte Timascheff et au capitaine Servadac :

« L’Europe !

— La Russie !

— La France ! »

Et ils ne se trompaient pas. La terre tournait vers Gallia cette face où s’étalait le continent européen, en plein midi. La configuration de chaque pays était aisément reconnaissable.

Les passagers de la nacelle regardaient avec une vive émotion cette terre prête à les absorber. Ils ne songeaient qu’à atterrir et non plus aux dangers de l’atterrissement, Ils allaient enfin rentrer dans cette humanité qu’ils avaient cru ne jamais revoir.

Oui, c’était bien l’Europe qui s’étalait visiblement sous leurs yeux ! Ils voyaient ses divers États avec la configuration bizarre que la nature ou les conventions internationales leur ont donnée.

L’Angleterre, une lady qui marche vers l’est, dans sa robe aux plis tourmentés et sa tête coiffée d’îlots et d’îles.

La Suède et la Norwége, un lion magnifique, développant son échine de montagnes et se précipitant sur l’Europe du sein des contrées hyperboréennes.

La Russie, un énorme ours polaire, la tête tournée vers le continent asiatique, la patte gauche